Un texte signé Vincent Trajan

Nouvelle-Zélande - 2007 - Chris Stapp
Titres alternatifs : The Devil Dare Me To
Interprètes : Chris Stapp, Matt Heath, Bonnie Soper, Phil Brough, Andrew Beattie

review

Crash n’ Burn

Depuis le succès incommensurable du BRAIN DEAD de Peter Jackson en 1992, on ne compte plus les petites pépites indépendantes venues tout droit de Nouvelle-Zélande comme BAD TASTE, MEET THE FEEBLES ou plus récemment BAD TRIP ou BLACK SHEEP avec leurs lots d’humour déjanté et de nervosité bien sentie.
Parmi eux : CRASH N’ BURN (THE DEVIL DARE ME TO, en version originale), un film initialement sorti en 2007 dans l’hémisphère sud, et aujourd’hui en tête de gondole de nos vidéothèques préférées via Elephant Film.

CRASH N’ BURN raconte l’histoire incroyable de Randy Cambell (Chris Stapp, qui réalise aussi le film), l’un des plus grands cascadeurs de tous les temps. Fils d’une famille de têtes brûlées, Randy veut suivre les pas de son père, Reg Flaming Cambell, mort au cours d’une cascade explosive, et ainsi perpétuer cette longue lignée de cascadeurs. Enrôlé dans l’équipe de Dick Johansonson (Matt Heath), la star du bitume qui succéda à son père, Randy va vite apprendre à manier le volant et faire exploser les records… autant que les bolides qu’il conduit !

Evoluant dans un vaste délire empruntant parfois à des films de référence comme MAD MAX, STAR WARS ou HOT ROD et à la télé réalité trash (JACKASS en tête, DIRTY SANCHEZ, THE DUDSON…) pour ses cascades et ses situations peu finaudes (la scène du nettoyage des toilettes, notamment), CRASH N’ BURN va se poser d’entrée de jeu comme un métrage en forme de “gros délire entre potes” qui fait directement écho – en long format – au personnage de Chris Stapp dans sa série politiquement incorrecte BACK OF THE Y MASTERPIECE TELEVISION…
Mais pour autant, CRASH N’ BURN ne va pas être dénué d’intérêt puisqu’il va habilement mettre en équation toute une batterie de personnages, des années 70’s jusqu’à nos jours, le tout au fil de situations complètement barrées (la rencontre de Randy et Tracy “Tragedy” Jones juste avant qu’elle ne perde une jambe etc.). Et contre toute attente, Chris Stapp va soigner la forme visuelle de son récit (les années 70’s sont superbement dépeintes) et présenter des caractères singuliers (le cascadeur déchu et alcoolique Dick Johansonson, l’oncle Norm allergique aux cascades…) à défaut de leur donner beaucoup d’épaisseur.
Qui plus est, le réalisateur va développer plusieurs petites histoires parallèles à l’ascension de Randy dans le milieu de la cascade, et laisser entrevoir ici et là, plusieurs scènes délirantes plus ou moins liées à la trame principale du film (le déclin de Dick Johansonson, la relation père/fils des Spanners…) afin de donner pas mal de relief à CRASH N’ BURN et ce, au-delà de son aspect volontairement trash.
De même, Chris Stapp s’interrogera (un peu) sur les relations parents / enfants et la transmission du patrimoine familial au travers du film (le symbolique du casque de Flaming Reg Cambell, le père de Randy). Une manière de contrebalancer habilement l’humour gras du film… ?

Malgré une petite baisse de régime dans la seconde partie du film, Chris Stapp va cependant continuer à développer des situations complètement folles (les scènes de doublage, la prison…) avant de repartir de plus belle, pour un final plus que déjanté (le saut de la Nouvelle-Zélande…à l’Australie !).
Certes, on ne peut pas dire que CRASH N’ BURN brille par son intelligence… Ceci étant, Chris Stapp assume parfaitement le côté délirant de son métrage avec ses situations rocambolesques, ses cascades volontairement débiles (le saut des tondeuses à gazon avec un scooter, l’enterrement du cascadeur…) et ses personnages complètement fous voire même freaks (la tante défigurée de Randy, le mécanicien manchot, la petite amie unijambiste…).
Porté par une photographie vintage et une bande originale nerveuse, le métrage de Stapp contient donc tous les ingrédients pour ravir les aficionados de cascades et d’humour second degré…

A l’arrivée, CRASH N’ BURN se place dans la droite lignée des films indépendants néo-zélandais (où la campagne verdoyante joue un rôle assez important) avec une influence majeure américaine (JACKASS en tête), et réussit ainsi un parfait équilibre des genres.
Chris Stapp réalise ici un bon petit film à la fois décomplexé et décérébré (il n’est pas nécessaire d’utiliser son cerveau pour l’apprécier…), mené tambour battant.
Malgré quelques petits écueils ici et là, CRASH N’ BURN remplit donc à merveille son rôle de film fou et divertissant. VavawooOOOoooooum !


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- Article rédigé par : Vincent Trajan

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